16 août 2024 12:00
Peau de cochon : Le film de Philippe Katerine à la conquête du monde
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©France Télévisions
Philippe Katerine, cet artiste inclassable qui a réussi à captiver les regards du monde entier lors de sa performance haute en couleur (et en peau de Schtroumpf !) à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024. Qui l'eût cru que ce geste audacieux allait relancer la carrière de ce chanteur et acteur atypique ? Car oui, les voies du succès sont parfois imprévisibles, et c'est justement le cas pour son premier long-métrage, Peau de cochon, qui ressort de l'ombre près de 20 ans après sa sortie confidentielle en France.
La genèse de Peau de cochon : Quand Katerine se met derrière la caméra
Revenons un peu en arrière, en 2003, lorsque le producteur Michael Klein a approché Philippe Katerine avec une proposition alléchante : réaliser un court-métrage pour la chaîne Arte. Le défi était de taille, mais Katerine, toujours friand de nouveaux défis artistiques, n'a pas hésité une seconde. Le résultat, 1 km à pied, a été un véritable succès, ouvrant la voie à un projet encore plus ambitieux : son premier long-métrage, Peau de cochon. Sorti en 2005, ce film est un véritable ovni cinématographique, un patchwork de sketchs autobiographiques où Katerine n'hésite pas à mettre en scène ses proches et ses amis. Sous des allures légères, le film aborde des thèmes bien plus sérieux, comme le fantasme, la mort ou l'enfance. Mélange détonnant de documentaire et de fiction, Peau de cochon se présente comme l'autoportrait d'un artiste joueur et fantasque.
La réception mitigée du film en France
Malheureusement, lors de sa sortie en salles en France, le film n'a pas connu le succès escompté. Bien que certains critiques aient salué l'audace et l'originalité de l'œuvre, le grand public n'a pas vraiment mordu. Katerine, toujours à la recherche de nouveaux défis, n'a pas pour autant abandonné son bébé. Il a continué à le défendre bec et ongles, conscient que son film était un ovni qui méritait d'être découvert.
Un distributeur international s'empare des droits
Près de 20 ans plus tard, le vent semble avoir tourné en faveur de Peau de cochon. Grâce à la récente exposition médiatique de Philippe Katerine, suite à sa performance remarquée aux JO de Paris 2024, un distributeur international a décidé de s'emparer des droits du film. C'est Films Boutique, une société basée à Lyon et à Berlin, qui a fait l'acquisition des droits français et internationaux de Peau de cochon. Jean-Christophe Simon, à la tête de la société, ne cache pas son enthousiasme. Il compte désormais présenter le film dans divers festivals internationaux dès cet automne, dans l'espoir de lui offrir une seconde vie.
Une oeuvre inclassable, entre documentaire et fiction
Difficile de ranger Peau de cochon dans une case bien définie. Le film navigue habilement entre le documentaire et la fiction, brouillant les pistes et offrant une expérience de visionnage déconcertante. Comme le souligne Jean-Christophe Simon, c'est à la fois "vraiment marrant et divertissant, tout en étant un documentaire puissant sur les fantaisies de cet artiste, mais aussi sur son enfance et sur la mort." Les spectateurs sont ainsi entraînés dans un tourbillon d'images et de séquences, où le réel se mêle à l'imaginaire. Katerine n'hésite pas à mettre en scène ses proches, comme son ami critique Thierry Jousse, dans des situations absurdes et surréalistes, à la frontière du grotesque.