10 octobre 2024 12:00
"The Apprentice" : le film va-t-il bouleverser les élections ?
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©Metropolitan FilmExport
Réalisé par l'iranien Ali Abbasi, ce film nous plonge dans les années 70 et 80, à l'époque où le jeune Donald Trump n'était encore qu'un arriviste un peu naïf, bien loin du personnage public qu'on connaît aujourd'hui. Mais ne vous y trompez pas, ce n'est pas un portrait flatteur pour autant !
Quand l'élève dépasse le maître
Le réalisateur nous montre en effet comment Trump a peu à peu abandonné ses principes au fil de sa relation avec son mentor, l'avocat Roy Cohn, une figure controversée du maccarthysme et de la mafia new-yorkaise. Sous sa tutelle, le futur président des États-Unis va apprendre à "attaquer, attaquer, attaquer" et à "ne jamais rien admettre", des maximes qui deviendront sa marque de fabrique. Mais le film ne s'arrête pas là. Il nous fait aussi assister, fascinés et horrifiés, à la façon dont Trump a fini par dépasser son mentor, le laissant malade du sida à son sort. Une véritable ascension du "monstre" sur son "créateur", pour reprendre les mots d'Abbasi.
Performances remarquables et scènes choc
Côté casting, les deux acteurs principaux, Sebastian Stan et Jeremy Strong, livrent des performances époustouflantes. Le premier incarne avec une justesse hallucinante les moindres tics et manies de Trump, tandis que le second est tout simplement méconnaissable en Cohn. Mais attention, ce biopic n'est pas pour les âmes sensibles. Abbasi n'a pas hésité à inclure des scènes choc, comme celle où Trump viole sa première épouse Ivana, ou encore celles le montrant sous amphétamines ou subissant une liposuccion. Des moments forts qui ont d'ailleurs valu au film les foudres de l'équipe de campagne de l'ancien président, qui dénonce une "diffamation purement malveillante".
Un éclairage fascinant sur la personnalité de Trump
Malgré la polémique, "The Apprentice" a le mérite de nous offrir un éclairage fascinant sur la personnalité de Donald Trump. Loin de le caricaturer, Abbasi a choisi une approche nuancée, évitant de tomber dans la satire facile. Le réalisateur nous montre ainsi un Trump complexé, obsédé par la quête de la perfection, et prêt à tout pour assouvir sa soif de pouvoir. Un homme aux ambitions sans limites, qui n'hésite pas à piétiner toute décence pour arriver à ses fins.
Mais le film nous montre aussi les failles de Trump, notamment dans ses débuts en politique. On le voit ainsi affirmer que la présidence ne l'intéresse pas, ou encore déclarer que "faire des affaires est un art". Un mélange glaçant de naïveté et de cynisme, qui laisse présager des dérives à venir. Car comme le souligne Abbasi, Trump va peu à peu abandonner ses principes pour adopter les maximes de son mentor Cohn : "Attaquer, attaquer, attaquer" et "ne jamais rien admettre".
Servi par des acteurs époustouflants et une réalisation léchée, ce biopic est aussi une leçon d'histoire fascinante. Une œuvre qui, au-delà du personnage de Trump, nous interroge sur les dérives d'un système politique où la personnalité du candidat semble primer sur les programmes.
Bref, un film à ne surtout pas manquer pour tous les amateurs de politique et de biopics réussis !