29 mai 2024 02:00
The Substance : "l'Apocalypse Now" de Coralie Fargeat
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©Metropolitan Film
Coralie Fargeat, cette réalisatrice française a dû traverser un véritable calvaire pour faire vivre son bébé, qui a pourtant fini par séduire le jury du Festival de Cannes 2024. Entre tensions sur le plateau, départs de dernière minute et désistements de distributeurs, son "Apocalypse Now" personnel n'a vraiment pas été de tout repos. Mais c'est bien connu, les meilleures œuvres naissent souvent dans la douleur. Plongeons ensemble dans les coulisses mouvementées de la création de "The Substance".
Un projet semé d'embûches
Dès le départ, le projet de Coralie Fargeat a séduit la société de production indépendante Working Title, qui a rapidement donné son feu vert. Inspiré de son court-métrage "Reality+", le scénario de "The Substance" a su convaincre tout le monde avec son mélange détonnant de gore, de féminisme et d'exploration de l'image de soi. Pourtant, les ennuis n'ont pas tardé à pointer le bout de leur nez. Tout d'abord, la mort soudaine de Ray Liotta, qui devait initialement tenir le rôle du producteur de télévision véreux, a obligé l'équipe à se trouver un remplaçant de dernière minute en la personne de Dennis Quaid. Mais ce n'était là que le début des problèmes.
Coralie Fargeat n'a pas lésiné sur les moyens pour réaliser son film, allant jusqu'à dire que "La Substance" a été son "Apocalypse Now" personnel. Avec 87 jours de tournage avec les acteurs, suivis d'un mois supplémentaire en studio pour les effets spéciaux, l'équipe a été soumise à une véritable course d'endurance.
D'après Le Point "Nous avons eu 87 jours de tournage avec les acteurs et un mois supplémentaire aux studios d'Épinay-sur-Seine, en équipe super réduite de quatre personnes sur un petit plateau, pour filmer les effets spéciaux à base de prothèses, qui sont extrêmement longs et complexes à réaliser."
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Un rejet de Universal
Après ces mois de tournage éprouvants, Coralie Fargeat a dû affronter une nouvelle épreuve : le montage. Commencé en décembre 2022, ce processus n'a pas non plus été de tout repos. La réalisatrice a dû composer avec des centaines d'heures de rushes pour arriver à un premier montage de 5 heures, finalement abandonné au profit d'une version plus courte de 140 minutes. Mais le pire était à venir : lorsque ce premier montage a été présenté à trois représentants d'Universal, l'un d'entre eux a carrément détesté le film et a exigé que tout soit refait.
Malgré la femme présente qui souhaitait défendre le projet, Universal a finalement décidé de se désister, à seulement 12 jours de la première cannoise.
D'après Le Point "Cette projection fut la plus marquante de ma vie. Il y avait deux hommes et une femme dans la pièce. L'un des mecs a détesté, il a exigé qu'on refasse tout le montage et, comme ce n'était pas possible, il a fait en sorte qu'Universal lâche le film."
Heureusement, Mubi a par la suite repris la distribution du film, sauvant in extremis le projet de Coralie Fargeat.
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La consécration Cannoise
Malgré tous ces aléas, "The Substance" a finalement pu être présenté en avant-première mondiale au Festival de Cannes 2024. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le public a été conquis ! Ovationné à la fin de la projection, le film a même remporté le Prix du scénario des mains de Greta Gerwig.
D'après Le Point "J'ai travaillé cinq ans sur ce film, j'ai dû mener beaucoup de batailles pour le faire tel que je le voulais. C'était déjà un rêve de le voir sélectionné en compétition. Mais de voir le public être aussi réceptif et applaudir à tout rompre au plan final, c'était hyper émouvant."
Un sacre qui a sans aucun doute effacé les nombreuses épreuves traversées par Coralie Fargeat et son équipe. Après ce triomphe cannois, "The Substance" s'apprête désormais à conquérir les salles de cinéma, en France comme à l'international.
