20 août 2024 12:00
"The Substance" : Le prochain Body Horror féministe
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Lorsque Fargeat a dévoilé son concept pour "The Substance" au Festival de Cannes 2024, les festivaliers ont été à la fois fascinés et horrifiés. L'histoire d'une star d'Hollywood sur le déclin qui se voit offrir une "substance" miraculeuse pour retrouver sa jeunesse et sa gloire passée a immédiatement captivé l'imagination du public. Mais la façon dont Fargeat a choisi d'explorer ce thème - avec une approche délibérément exagérée, grinçante et férocement féministe - a laissé plus d'un spectateur bouche bée.
Un casting inattendu
Le choix de Demi Moore pour incarner le rôle principal d'Elisabeth Sparkle a ajouté une couche de méta-commentaire fascinante au projet. Après tout, qui mieux que cette star ayant elle-même dû naviguer les eaux troubles d'Hollywood et de son obsession de la jeunesse, pour donner vie à ce personnage tourmenté? Lorsque Sparkle se voit rajeunie par la "substance" et remplacée par la jeune et pétillante Margaret Qualley, c'est comme si Fargeat nous invitait à plonger dans les affres de l'ego démesuré et de l'insécurité qui rongent trop souvent les actrices vieillissantes à Hollywood.
Le Body Horror Féministe
Mais "The Substance" ne se contente pas de jouer sur l'inconfort visuel et sonore. Fargeat pousse le concept de "body horror" dans ses retranchements les plus extrêmes, faisant de ce film une véritable déclaration féministe. La transformation physique subie par le personnage de Demi Moore devient le symbole de l'objectivation et de la déshumanisation que subissent trop souvent les actrices dans l'industrie du divertissement.
En fin de compte, "The Substance" n'est pas un film comme les autres. C'est une expérience sensorielle et intellectuelle qui secoue le spectateur jusqu'à la moelle. Un ovni cinématographique qui repousse les limites du genre, tout en offrant un miroir glaçant à notre société obsédée par la jeunesse et l'apparence. Une œuvre audacieuse, grinçante et profondément dérangeante, qui laisse une trace indélébile dans l'esprit de tous ceux qui ont eu la chance de la découvrir.
En repoussant les limites du "body horror" et en confrontant l'industrie hollywoodienne à ses propres démons, Coralie Fargeat a signé une œuvre puissante, originale et terriblement actuelle.
À découvrir dès le 6 novembre au cinéma.
