18 août 2025 02:40
"Alpha" : le nouveau film de Ducournau explore la peur virale
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©Diaphana Distribution
Après Grave (2016) et Titane (2021), Julia Ducournau revient avec Alpha, un film hybride entre drame familial et body horror, qui a été présenté en compétition officielle au Festival de Cannes 2025 et sortira en France le 20 août 2025 via Diaphana Distribution.
Le film suit une jeune adolescente, Alpha, exposée à une mystérieuse maladie virale. Ce film allie tension sensorielle et nécessaire réflexion sur l’épidémie, en convoquant une époque marquée par la stigmatisation.
Une plongée douloureuse dans le souvenir du sida
Situé entre les années 1980 et 1990 dans une Normandie marquée par l’épidémie, le récit tourne autour d’un virus étrange qui transforme peu à peu les victimes en statues de marbre. L’adolescente, sa mère médecin et son oncle, toxicomane et porteur du virus, forment un trio confronté à la peur, l'incompréhension et la marginalisation.
À travers cette fiction dramatique, Ducournau instille un hommage implicite à l’histoire du sida, teinté de body horror, d’images puissantes et d’une critique sociale limpide.
Un casting fort et des interprétations marquantes
Le rôle-titre est tenu par Mélissa Boros, aux côtés de Golshifteh Farahani dans le rôle de la mère et Tahar Rahim dans celui de l’oncle Amin — rôle auquel il s’est préparé en perdant vingt kilogrammes.
Leur alchimie à l’écran est saluée : Farahani incarne une mère épuisée mais déterminée, tandis que Rahim offre une incroyable performance. et une transformation saisissante.
Formats visuels, audace narrative... mais réception mitigée
Visuellement, Alpha ne cesse d’étonner grâce à ses compositions audacieuses — ouverture sur terre craquelée, gestuelle figée, corps symboliquement… sculptés dans la pierre vivante.
Pourtant, selon plusieurs critiques, la narration semble parfois diffuse, encombrée d’ellipses temporelles et de symboliques trop denses qui affaiblissent la cohérence dramatique.
Pour certains, cette surcharge illustrative rend le propos plus opaque qu’émouvant, malgré une réelle puissante poétique.
Alpha est un film qui ose. Il déplace les lignes du cinéma de genre en osant le mélange de drame familial et d’allégorie virale, porté par des acteurs exceptionnels et une esthétique marquante. Si le récit peut paraître erratique, sa puissance visuelle et émotionnelle en fait un projet ambitieux de Julia Ducournau, méritant l’attention tant pour sa beauté que pour ses intentions.