14 avril 2025 04:20
"Le Mélange des genres" : Michel Leclerc signe une comédie piquante sur l’ère post-#MeToo
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© "Le Mélange des genres" de Michel Leclerc - Le Pacte
Avec Le Mélange des genres, le réalisateur Michel Leclerc revient sur le devant de la scène avec une comédie qui n’a pas froid aux yeux. Coécrit avec Baya Kasmi, ce film aborde les tensions contemporaines autour des questions de genre, de consentement et d’engagement militant — le tout avec un sens de l’absurde et un humour grinçant.
Une intrigue bien ancrée dans son époque
Au cœur du film, on suit Simone, une flic plutôt conservatrice incarnée par Léa Drucker, envoyée en infiltration dans un collectif féministe radical. Sa mission : enquêter sur une agression présumée. Rapidement, elle fait la rencontre de Paul, interprété par Benjamin Lavernhe, un homme doux, un peu paumé, qui se retrouve accusé à tort.
© "Le Mélange des genres" de Michel Leclerc - Le Pacte
Ce qui s’annonce comme un polar prend vite des allures de comédie de mœurs, avec un mélange d’enquête policière, de satire sociale et de drame intime. Le film joue sur les malentendus, les postures idéologiques et les zones grises, pour poser une question pas si simple : comment fait-on justice aujourd’hui dans un monde où la parole se libère, mais où les jugements deviennent parfois expéditifs ?
Un casting solide
Autour du duo Drucker-Lavernhe, on retrouve Melha Bedia, Judith Chemla, Julia Piaton et Vincent Elbaz. Tous apportent un contrepoint crédible aux personnages principaux, qu’ils soient activistes convaincus, proches égarés ou figures d’autorité dépassées. Mention spéciale à Benjamin Lavernhe, dont la performance tout en subtilité a été saluée au Festival de l’Alpe d’Huez, où il a reçu le Prix d’interprétation masculine. Il incarne avec beaucoup de justesse cette figure d’homme accusé sans preuves, mais pas exempt de maladresses — un rôle délicat à rendre nuancé.
© Benjamin Lavernhe dans "Le Mélange des genres" de Michel Leclerc - Le Pacte
Une comédie qui prend des risques
Le Mélange des genres ne cherche pas à ménager son public. Il ose la complexité, refuse les simplifications morales, et se permet même de bousculer les certitudes des uns et des autres. C’est là toute la force de Michel Leclerc, déjà habitué à croquer les travers de la société dans Le Nom des gens ou Télé Gaucho. Ici, l’humour flirte parfois avec l’inconfort, sans tomber dans la provocation gratuite. Le film questionne autant les institutions que les dogmes militants, dans un esprit de contradiction fertile et stimulant.
© "Le Mélange des genres" de Michel Leclerc - Le Pacte
Une sortie qui fait parler
En salles à partir du 16 avril 2025, Le Mélange des genres ne devrait pas passer inaperçu. Drôle, caustique et engagé, le film interroge sans asséner, amuse tout en dérangeant, et surtout invite au débat. À une époque où les lignes bougent vite, Leclerc propose une fiction qui prend le temps de poser des questions plutôt que d'imposer des réponses.