27 février 2025 12:30
Luca Guadagnino : "Queer", un film choc et audacieux
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©Queer de Luca Guadagnino - Pan Distribution
Le réalisateur italien Luca Guadagnino frappe encore un grand coup avec Queer, son dernier film inspiré du roman culte de William S. Burroughs. Après Call Me by Your Name et Bones and All, il nous plonge dans une œuvre brute, sensuelle et troublante qui risque de marquer les esprits.
L’adaptation de Queer était un défi de taille. Ce roman, rédigé dans les années 1950 mais publié bien plus tard, explore le désir, l'obsession et l'aliénation à travers le regard d’un homme en exil à Mexico. Guadagnino, fidèle à son esthétique élégante et envoûtante, parvient à retranscrire l’atmosphère du récit avec une précision fascinante.
Pour donner vie à cette histoire torride, le réalisateur italien a réuni un casting de choix. Dans le rôle principal, Daniel Craig, connu pour son rôle de James Bond. Ce dernier incarne William Lee, un homme en quête de repères, un étranger dans sa propre vie. Ancien écrivain au succès mitigé, il s’est peu à peu enfermé dans une existence monotone, rongée par le doute et une mélancolie profonde. Son passé semble lui échapper, et le monde autour de lui s’efface, comme s’il n’était plus qu’un spectateur impuissant de son propre destin. Son jeu mêle force et fragilité, offrant au spectateur une immersion totale dans cette histoire.
À ses côtés, Drew Starkey incarne Eugene Allerton, un personnage aussi fascinant qu’insaisissable. D’une beauté troublante et d’un charisme magnétique, Eugene est l’objet de tous les désirs, toujours à la frontière entre l’ombre et la lumière. Après Outer banks ou Just Mercy, l’acteur nous livre une performance troublante et hypnotique.
Le duo fonctionne à merveille, sublimé par une mise en scène où chaque regard, chaque silence devient une explosion d’émotions contenues.
Avec Queer, Luca Guadagnino explore les thèmes de l’identité, du rejet et du désir obsessionnel avec une finesse rare, un sujet qu’il maîtrise et qu’il a l’habitude de transmettre dans ses œuvres. Le film, mélangeant un réalisme brut avec une touche de rêve, joue avec les codes du cinéma expérimental tout en restant accessible.
Une cinéphotographie à couper le souffle
La photographie, signée Sayombhu Mukdeeprom, connue pour sa cinéphotographie dans le succès Call Me by Your Name, ajoute une dimension encore plus profonde au film et à ses thèmes engagés. À travers les images, on ressent les différents aspects du film, tant l’aspect mélancolique que l’aspect intense. La bande-son, quant à elle, mélange le jazz et le rock, renforçant l’état quasi hypnotique dans lequel le film plonge ses spectateurs.
Audacieux, sensuel et bouleversant, Queer s’impose déjà comme un incontournable de l’année 2025. Guadagnino, fidèle à son amour pour les récits de passion et de déchirure, livre ici une œuvre qui ne laissera personne indifférent.