19 mars 2025 10:30
Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan : une épopée intime et bouleversante
Hot news
©Gaumont Distribution
Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan, réalisé par Ken Scott, avec Leïla Bekhti, Jonathan Cohen, Joséphine Japy et Jeanne Balibar, est en salle aujourd’hui, mercredi 19 mars 2025.
Ce drame empreint d’humour et d’émotion, est adapté du récit de Roland Perez lui-même. Dans, Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan, Ken Scott nous plonge dans l’enfance et l’ascension de Roland Perez, marqué par le regard inflexible de sa mère et son admiration inconditionnelle pour Sylvie Vartan. À travers une reconstitution vibrante du Paris populaire des années 60, le film évite la simple nostalgie pour livrer un portrait sincère et universel du combat d’une mère face à l’adversité.
Le film débute en 1963, avec la naissance de Roland, dernier-né d’une fratrie nombreuse dans une famille juive marocaine immigrée en France. Roland naît avec un pied bot, un handicap perçu comme une malédiction par son entourage, mais Esther, sa mère, refuse la fatalité. Portée par une force maternelle quasi divine, elle sillonne Paris, d’hôpitaux en cabinets de guérisseurs, avec une seule obsession : que son fils marche, danse et vive comme les autres.
Dans cette épopée intime, le film alterne entre les scènes de la mère combative et du fils qui, à mesure qu’il grandit, tente de s’émanciper d’un amour maternel aussi bienveillant qu’envahissant. Jonathan Cohen, dans un registre plus dramatique qu’à son habitude, incarne un Roland tiraillé entre la reconnaissance et l’étouffement face à cette mère omniprésente.
Une déclaration d’amour à Sylvie Vartan
Le film ne serait pas complet sans l’icône des yéyés, qui devient pour Roland une échappatoire à une enfance sous haute surveillance. Face à son téléviseur, il découvre Sylvie Vartan, son charisme, ses tenues éclatantes et ses refrains entêtants. Elle devient son refuge, son rêve, son horizon, au point de structurer son imaginaire et, plus tard, sa carrière.
©Gaumont Distribution
Ce lien va bien au-delà de l’admiration : il se prolonge jusqu’à l’âge adulte, où Roland Perez devient l’avocat de Sylvie Vartan. Dans un clin d’œil savoureux, la chanteuse fait même une apparition dans son propre rôle, offrant un moment de grâce et d’émotion aux spectateurs. Roland Perez explique même "Pendant les dix-huit mois qu’ont duré mon traitement, j’étais cloué au lit face à la télévision, le regard rivé aux yeux de Sylvie, à ses gestes, à ses tenues. J’ai appris à lire et à écrire avec ses chansons. Sylvie a été mon médicament et reste mon totem. Je n’ai aucune objectivité quand il s’agit d’elle.” “Je lui porte une tendresse infinie. J’aurais pu me battre en duel pour elle. Toute ma famille connaît ses chansons par cœur. Ma chanson préférée, c’est « Non, je ne suis pas la même ». D’ailleurs, je ne suis pas le même grâce à elle."
Un récit universel porté par une Leïla Bekhti magistrale
Si l’histoire de Roland Perez est unique, son cœur bat au rythme d’une thématique universelle : celle du lien mère-enfant, entre amour inconditionnel et besoin d’émancipation. Leïla Bekhti, métamorphosée par le maquillage et par un jeu d’une intensité rare, porte le film sur ses épaules. De 30 à 85 ans, elle incarne une Esther passionnée, excessive, parfois maladroite mais toujours bouleversante.
©Gaumont Distribution
La réalisation de Ken Scott, entre scènes lumineuses et moments de tension, oscille entre poésie du quotidien et drame familial, trouvant un juste équilibre entre émotion et légèreté. Plus qu’une simple chronique familiale, Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan interroge la transmission, le poids des héritages familiaux et la puissance des rêves. À travers le parcours de Roland Perez, il célèbre les mères courageuses, celles qui refusent la fatalité et portent leurs enfants à bout de bras, quitte à les aimer un peu trop fort.
Un film à voir, entre rires et larmes, qui résonnera forcément avec nos propres histoires.
